Le RU 486, également appelé mifépristone, est un médicament utilisé pour provoquer un avortement en début de grossesse. Son utilisation a été approuvée au Canada en juillet 2015, et il est vendu au Canada sous le nom commercial de Mifegymiso. Un avortement qui utilise des médicaments, au lieu d’une intervention chirurgicale, pour mettre fin à une grossesse est appelé avortement médicamenteux.

Deux médicaments sont utilisés dans un avortement médicamenteux : la mifépristone (RU 486), et le misoprostol.

« La mifépristone est un médicament qui bloque l’action de la progestérone, une hormone nécessaire pour soutenir la grossesse », explique le Dr Sheila Dunn, directrice de recherche au Family Practice Health Centre du Women’s College Hospital. « Il provoque des changements dans la muqueuse de l’utérus et la rend plus sensible aux prostaglandines, des composés semblables aux hormones qui provoquent les contractions de l’utérus. Les prostaglandines existent naturellement dans le corps, mais une version synthétique appelée misoprostol est utilisée comme deuxième étape d’un avortement médical. »

La mifépristone (RU 486) est prise en premier. Deux jours plus tard, elle est suivie à domicile par le misoprostol.

Dans les quelques heures qui suivent la prise du second médicament, les contractions utérines vont vider l’utérus, mettant fin à la grossesse, explique le Dr Dunn. Cette expérience est similaire à une fausse couche précoce, provoquant généralement des crampes et des saignements abondants. Les analgésiques peuvent aider à soulager les crampes.

Les saignements durent en moyenne 11 jours, avec en moyenne deux jours de saignements abondants, selon les informations sur les essais cliniques incluses dans le résumé de la décision réglementaire de Santé Canada. Santé Canada a également énuméré plusieurs effets secondaires possibles, dont la diarrhée, la nausée, les vomissements, la fièvre ou les frissons, les maux de tête, les étourdissements et la faiblesse.

Une évaluation de suivi est nécessaire quelques semaines après la prise des médicaments pour confirmer que l’avortement a réussi.

Au Canada, l’utilisation de la mifépristone est approuvée jusqu’à sept semaines de grossesse, bien qu’elle soit utilisée dans de nombreux pays jusqu’à neuf semaines et qu’elle soit maintenant approuvée jusqu’à dix semaines aux États-Unis. Elle ne peut pas être utilisée pour les grossesses extra-utérines ou chez les femmes qui ont un stérilet en place. Il est conseillé aux femmes qui prennent des corticostéroïdes, qui ont des troubles de la coagulation ou qui sont très anémiques de ne pas utiliser la mifépristone.

Bien que les avortements médicaux aient été disponibles au Canada dans le passé en utilisant un médicament différent, ils n’ont pas été largement utilisés. Les avortements médicamenteux utilisaient auparavant un médicament appelé méthotrexate, qui est principalement utilisé pour traiter le cancer. La mifépristone (RU 486) présente plusieurs avantages par rapport au méthotrexate : elle est plus facile à utiliser, agit plus rapidement et donne des résultats plus prévisibles, indique le Dr Dunn.

« Le Bay Centre for Birth Control du Women’s College Hospital a une grande familiarité et une grande expérience des avortements médicamenteux », ajoute-t-elle. « Il sera un chef de file pour ce qui est de fournir la mifépristone, mais aussi pour soutenir les médecins de la communauté qui pourraient vouloir être des fournisseurs aussi, et qui pourraient avoir des questions. »

La mifépristone (RU 486) est disponible au Canada sous le nom commercial Mifegymiso. Les médecins qui souhaitent la prescrire doivent suivre un programme de formation en ligne. L’étendue de sa disponibilité dépend du nombre de praticiens qui suivent la formation et fournissent le médicament dans le cadre de leur pratique. L’exécution d’une ordonnance de Mifegymiso coûte environ 350 dollars. Certains régimes d’assurance privés peuvent couvrir le médicament.

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