Une nouvelle étude révèle que nous ne savons toujours pas tout sur les girafes – et ce que nous ne savons pas pourrait entièrement changer la façon dont les défenseurs de la nature les protègent.

À l’heure actuelle, les girafes sont toutes connues comme l’espèce Giraffa camelopardalis, et jusqu’à 11 sous-espèces sont reconnues, dont la girafe de Nubie (Giraffa camelopardalis camelopardalis). Mais les biopsies cutanées de 190 girafes provenant de toute l’Afrique ont révélé qu’elles sont à peu près aussi distinctes génétiquement qu’un ours polaire l’est d’un ours noir, a expliqué l’auteur principal de l’étude, Axel Janke, à Chris Woolston pour Nature.

Les auteurs de cette nouvelle étude, publiée la semaine dernière dans Current Biology, suggèrent que les girafes devraient être divisées en quatre espèces distinctes : la girafe du sud (G. giraffa), la girafe masaï (G. tippelskirchi), la girafe réticulée (G. reticulata) et la girafe du nord (G. camelopardalis). La girafe de Nubie resterait une sous-espèce reconnue. Par définition, les quatre espèces nouvellement définies ne peuvent pas se reproduire entre elles dans la nature.

La grande question, a dit Janke à Woolston, est de savoir ce qui a maintenu les girafes séparées si longtemps qu’elles se sont développées en espèces distinctes. Il pense qu’il est possible que des barrières physiques comme les rivières aient maintenu les populations séparées pendant suffisamment de temps pour que de nouvelles espèces apparaissent.

La girafe a été sous-étudiée, selon la Giraffe Conservation Foundation (GCF), recevant moins d’attention que d’autres grands animaux africains comme les éléphants, les rhinocéros, les gorilles et les lions.

Le travail de Janke et de ses collègues révèle d’importants problèmes de conservation pour les girafes. Si l’on considère leur système taxonomique suggéré, une population totale de girafes déjà réduite d’environ 80 000 individus tombe à moins de 10 000 individus de deux des nouvelles espèces, écrit Woolston.

Le Dr Julian Fennessy de la GCF est un des auteurs du récent article. Il note dans le communiqué de la GCF que la girafe du Nord compte moins de 4 750 individus à l’état sauvage, tandis que la girafe réticulée en compte moins de 8 700. « En tant qu’espèces distinctes, cela en fait certains des grands mammifères les plus menacés au monde et nécessite de doubler les efforts de protection pour sécuriser ces populations », dit-il.

Le génome de la girafe a été décodé pour la première fois au début de cette année – révélant des indices sur la raison pour laquelle la girafe, le plus grand mammifère, a un si long cou et de si longues jambes. Il se peut qu’il y ait encore beaucoup à apprendre sur ces majestueuses bêtes tapies dans leurs gènes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *