Feuilles d'érable présentant des signes de flétrissement verticillien
Cette feuille d’érable présente des signes de flétrissement verticillien.

Par Christine Engelbrecht
Extension Plant Pathologist
Iowa State University

Les branches vertes et feuillues d’un érable ou d’un frêne peuvent constituer un refuge bien nécessaire contre le soleil pendant les chaudes journées d’été. Le flétrissement verticillien, une maladie courante mais souvent négligée, peut détruire cette belle ombre en provoquant le flétrissement et la mort de ces arbres, parfois en quelques semaines ou mois.

Le flétrissement verticillien est une maladie fongique qui affecte plus de 300 espèces de plantes, dont de nombreux arbres et arbustes courants. Dans l’Iowa, elle est le plus souvent observée sur les érables, les frênes et les catalpas, bien qu’elle soit également fréquente sur l’arbre à fumée, la viorne, le lilas, le cerisier, le prunier et plusieurs autres arbres et arbustes.

Le flétrissement du verticillium est causé par un champignon qui vit dans les minuscules tubes (xylème) qui transportent l’eau dans l’arbre. Le champignon bloque essentiellement ces tubes, empêchant l’écoulement de l’eau et provoquant le flétrissement de la plante. Le champignon produit également des toxines qui empoisonnent la plante.

La maladie peut se manifester de manière aiguë ou chronique. Dans les infections aiguës, une branche ou une section de plusieurs branches de l’arbre peut se flétrir et devenir brune assez soudainement. Souvent, d’autres branches suivent bientôt, jusqu’à ce que la plupart ou la totalité des branches soient flétries. Les feuilles peuvent également jaunir entre les nervures ou tomber prématurément. Les branches peuvent dépérir. Les infections aiguës se produisent lorsque le champignon vit dans le bois le plus récent (l’aubier).

Dans les infections chroniques, les feuilles peuvent être plus petites que d’habitude ou jaunes, souvent avec des bords bruns. L’arbre peut avoir une mauvaise croissance et produire des graines anormalement grosses. L’arbre ne flétrit pas ou ne meurt pas rapidement, mais décline lentement au fil du temps. Les infections chroniques se produisent lorsque le champignon vit dans le bois plus ancien.

Le champignon Verticillium vit dans le sol et infecte les plantes par les racines, en pénétrant souvent par des blessures, comme celles qui se produisent naturellement lorsque les racines poussent dans le sol. Le champignon survit dans le sol sous la forme d’un corps filiforme appelé mycélium et de structures microscopiques, sombres et résistantes appelées microsclérotes. Ces microsclérotes peuvent survivre jusqu’à dix ans dans le sol ou dans le matériel végétal mort. Pour cette raison, il est pratiquement impossible d’éradiquer ce champignon du sol.

Le champignon Verticillium est abondant dans de nombreux sols, et nous ne savons pas pourquoi il peut rester en sommeil pendant de nombreuses années avant de s’attaquer soudainement à un arbre qui pousse à un endroit depuis longtemps. Il est possible que des stress subis par l’arbre, comme une sécheresse ou le fait de vivre dans un sol pauvre, le rendent plus sensible à l’infection.

Il n’existe pas de traitements permettant d’éliminer le champignon du sol où il survit. La gestion repose sur le maintien des arbres en bonne vigueur. Les arbres présentant des symptômes récents de flétrissement peuvent être capables de sectionner (compartimenter) eux-mêmes l’infection et de se rétablir.

Il n’est pas nécessaire de retirer rapidement les arbres infectés, car le champignon vit dans le sol et ne se propage pas par le vent. Les branches mortes doivent être élaguées pour éviter l’infection par d’autres champignons et pour améliorer l’aspect des arbres atteints d’infections chroniques.

Comme le champignon vit dans le sol, les arbres qui sont morts du flétrissement verticillien doivent être remplacés par des espèces résistantes. Heureusement, de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes ne sont pas affectées par le flétrissement verticillien. Il s’agit notamment de tous les conifères, du pommetier, du hêtre, du ginkgo, du micocoulier, de l’aubépine, du caryer, du chêne blanc et du peuplier, entre autres. Lorsqu’un arbre meurt de la flétrissure verticillienne, le remplacer par l’une de ces espèces résistantes peut contribuer à assurer une source régulière d’ombre estivale.

Contacts :
Jean McGuire, Services de formation continue et de communication, (515) 294-7033, [email protected]
Christine Engelbrecht, Pathologie végétale, (515) 294-0581, [email protected]

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