Le Shema est une affirmation du judaïsme et une déclaration de foi en un Dieu unique. L’obligation de réciter le Shema est distincte de l’obligation de prier et un juif est obligé de dire le Shema le matin et le soir (Deut. 6:7).

Le premier vers du Shema, « Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est unique » (Shema Yisrael Adonai eloheinu Adonai ehad) (Deutéronome 6 :4) est répété tout au long des services de prière. Elle est dite dans les bénédictions du matin, dans le musaf Amidah du Chabbat et des fêtes, lorsque la Torah est sortie de l’Arche le Chabbat et les fêtes, comme prière du coucher, dans le cadre du confessionnal du lit de mort, et à divers autres moments.

Le commandement de dire le Shema est accompli en le récitant lors des services de shacharit et de maariv. Le Shema doit être dit de manière plus audible que la Amidah. Puisque le Shema réaffirme les principes fondamentaux de la foi juive, il est important d’entendre clairement ce que l’on dit. Le Shema peut être prononcé debout ou assis. Les Juifs d’Israël avaient l’habitude de se tenir debout pour montrer l’importance du Shema et pour démontrer que dire le Shema est un acte de témoignage en Dieu (le témoignage dans un tribunal juif se fait toujours debout). Au neuvième siècle, la secte karaïte a utilisé la pratique de la station debout pour affirmer que seuls les passages du Shema de la Torah étaient d’origine divine, si bien que les dirigeants juifs ont cessé de se tenir debout. Aujourd’hui, certaines congrégations réformées et conservatrices se tiennent debout par respect pour le Shema. Les congrégations orthodoxes sont assises car les passages sont issus de la Torah, c’est donc comme si une personne étudiait la Torah lorsqu’elle les récite, et la position assise est celle de l’étude.

Premier & Paragraphe principal du Shema

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La coutume veut que les adorateurs portant un tallit tiennent les quatre franges dans la main gauche en récitant le Shema. Au troisième paragraphe du Shema, lorsque le mot « tzitzit » est dit trois fois et lorsque le mot « emet » est dit à la fin, il est de coutume d’embrasser les franges en signe d’affection pour les commandements.

Lorsqu’une personne prie seule, elle commence le Shema par la phrase « Dieu, roi fidèle » (El melekh ne’eman) pour porter le nombre de mots du Shema à 248, soit le nombre de parties du corps humain. Cela indique que l’adorateur consacre tout son corps au service de Dieu. Avec un minyan, le chazzan répète la fin du Shema, cette phrase est donc inutile.

La loi juive exige une plus grande mesure de concentration sur le premier verset du Shema que sur le reste de la prière. Les gens ferment couramment les yeux ou les couvrent avec la paume de leur main pendant qu’ils le récitent pour éliminer toute distraction et les aider à se concentrer sur le sens des mots. Le dernier mot, echad, doit être prolongé et accentué. Souvent, la dernière lettre du premier et du dernier mot du verset Shema est écrite en plus gros caractères dans le siddur. C’est parce que ces lettres forment le mot « ed », témoin, et rappellent aux Juifs leur devoir de servir de témoins de la souveraineté de Dieu en menant une vie exemplaire.

La ligne suivante du Shema trouve son origine dans l’ancien service du Temple. Lorsque les prêtres récitaient le premier verset du Shema au cours de l’office chaque matin, le peuple rassemblé dans le Temple répondait  » Béni soit le nom de Sa Glorieuse Majesté pour toujours et à jamais  » (Barukh shem kvod malkhuto l’olam va-ed). Cette ligne a été incorporée comme deuxième ligne du Shema quotidien. Pour indiquer qu’il ne fait pas partie du passage biblique du Shema, il est dit à voix basse, sauf à Yom Kippour où il est récité à voix haute.

Les trois paragraphes du Shema, composés de versets bibliques, étaient également dits dans le service quotidien du Temple. Le premier paragraphe est la suite du verset du Shema, tiré du Deutéronome 6, 5-9, qui commence par le mot « v’ahavta. » Ce paragraphe traite de l’acceptation de la règle divine. Cette section consiste en une affirmation de la croyance en l’unité de Dieu et en sa souveraineté sur le monde, en un amour inconditionnel de Dieu et en un engagement à étudier ses enseignements. Elle met l’accent sur les devoirs religieux d’aimer Dieu, d’enseigner la Torah à ses enfants, de parler de Torah à chaque fois que cela est possible, de mettre les tefillin et de placer des mezouzot sur le montant de la porte de sa maison.

Le deuxième passage est tiré du Deutéronome 11, 13-21, et commence par le mot « v’haya ». Il déclare l’acceptation par les Juifs des commandements et leur engagement à les exécuter comme preuve de leur loyauté envers Dieu. Il parle du principe fondamental dans la croyance juive de la récompense et de la punition qui est basée sur l’accomplissement des commandements de Dieu.

Le troisième paragraphe est tiré de Nombres 15:37-41 et commence par le mot « vayomer ». Il traite du commandement du port des tzitzit, qui rappellent à celui qui les porte les commandements de Dieu. Il mentionne l’exode d’Égypte, auquel les Juifs sont tenus de se référer chaque jour. Le dernier mot du Shema, « emet » (vérité), fait en fait partie de la bénédiction suivante et ne fait pas partie du passage biblique. Il est dit dans le cadre du Shema afin que l’on puisse déclarer :  » Hachem, ton Dieu, est vrai  » (Adonaï eloheichem emet).

Dans les livres de prières réformés, le deuxième paragraphe du Shema est souvent omis car la doctrine de la rétribution est différente dans le mouvement réformé. Le troisième paragraphe est également omis parce que les Juifs réformés n’acceptent pas le commandement concernant les franges. Les livres de prières réformés incluent cependant la fin de cette troisième section, tirée de Nombres 15:40.

Sources : Donin, Hayim. Prier en tant que juif : Un guide du livre de prières et de l’office synagogal. NY : Basic Books, 1991.
Kolatch, Alfred J. The Jewish Book of Why/the Second Jewish Book of Why. NY : Jonathan David Publishers, 1989
Schermon, Rabbi Nosson, éditeur. The Complet Artscroll Siddur. New York : Mesorah Publications, Ltd, 1984.
Cardin, Rabbin Nina Beth. La tapisserie du temps juif. NJ : Behrman House, 2000.

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