La vie après cela n’est jamais tout à fait bonne pour Dewey, dont le père se présente à chaque triomphe pour lui rappeler : « Le mauvais frère est mort ». Il devient un prodige de la musique, maîtrisant un instrument presque aussitôt qu’il le prend en main et passant sans effort d’un genre à l’autre pour rester au sommet des hit-parades. De la musique soul ? Bubblegum rock ? Du rock acide ? Des chansons de surfeurs ? Folk rock ? Il fait tout ça.
Et pendant tout ce temps, il est dans une spirale descendante, tenté par Sam, le batteur de son groupe (Tim Meadows de « Saturday Night Live »). Dewey est toujours en train d’ouvrir une porte et de trouver Sam derrière avec de jolies choristes, en train de goûter une drogue que Sam l’avertit qu’il ne doit en aucun cas, jamais, essayer. Il l’essaie toujours et passe par les centres de désintoxication comme un inspecteur municipal. Son mariage (avec Kristen Wiig) se brise, il tombe amoureux de sa choriste Darlene (Jenna Fischer), voyage en Inde avec les Beatles, croise la route de Buddy Holly et d’Elvis Presley, et rencontre des gens comme Jackson Browne et Lyle Lovett, qui jouent leur propre rôle. Et tout mène à la catastrophe, car il ne cesse de retrouver Sam derrière une autre porte.
Le film, réalisé par Jake Kasdan, a été coécrit par Kasdan et le productif Judd Apatow (« Superbad »), et ils font une chose intéressante : au lieu d’envoyer tout au sommet de l’énergie, comme « Top Secret ! » ou « Airplane ! », ils permettent à Reilly de plus ou moins jouer réellement le personnage, de sorte que, contre toute attente, certaines scènes se rapprochent du sentiment réel. Reilly doit marcher sur une corde raide : souffre-t-il ou se moque-t-il de la souffrance, ou se moque-t-il de la souffrance à propos de la souffrance ? Le fait que nous ne soyons pas sûrs ajoute à l’attrait du film.
Note : Je dois mentionner un élément particulier du film. Alors que Reilly a une conversation téléphonique, un pénis masculin est encadré dans le coin supérieur droit de l’écran. Aucune explication sur le pourquoi, ni à qui il appartient ou ce qui lui arrive. Juste un pénis. Je pense que cela établit une norme pour la nudité gratuite. J’ai beau spéculer, je ne peux pas imaginer pourquoi c’est dans le film. Le directeur de la photographie a-t-il regardé dans son viseur et s’est-il dit : » Jake, le coin supérieur droit aurait bien besoin d’un pénis » ?
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