Transcription

Narrateur : Abdisalam Adam (AA)

Intervieweur : Andy Wilhide (AW)

AA : Une autre valeur très importante est la langue somalie et la façon de la maintenir. Nos enfants qui sont nés ici ou qui grandissent ici, vont-ils pouvoir conserver cette langue et continuer à la parler ? Ou bien vont-ils la perdre, s’assimiler à la société dominante et oublier le somalien ? C’était la langue qu’ils parlaient ou que leurs parents parlaient. Cela aussi va être un véritable défi. À l’heure actuelle, je m’inquiète du fait que nous semblons perdre la langue somalienne et que nous n’avons pas fait grand-chose pour la préserver. Je n’ai pas connaissance d’institutions formées par la communauté pour l’enseigner. Je n’ai pas vu de matériel écrit pour la préserver, donc je vois un vrai défi là-dessus.

J’ai l’impression que malgré tout… définitivement, l’anglais est la langue numéro un. Oui, nous devrions l’apprendre. Nous devrions la parler, et tout le monde devrait être très compétent dans la langue anglaise. En même temps, il n’y a pas de mal à parler une autre langue, et c’est même très bénéfique. Ainsi, parler le somali et conserver notre somali vous donne encore plus de valeur et d’atouts dans un monde global. Si vous parlez somali, peut-être qu’un jour vous pourrez devenir ambassadeur des États-Unis en Somalie, tant que vous parlez la langue et que vous connaissez les deux systèmes.

C’est toujours bénéfique de parler plusieurs langues. Les États-Unis ressentent cela aujourd’hui, le besoin que les gens soient capables de parler d’autres langues. Si vous parlez somali, arabe, swahili, italien… Les Somaliens sont généralement multilingues. Nous avons des Somaliens qui parlent de nombreuses langues. Nous devrions maintenir cette valeur et ne pas perdre notre langue, je crois.

AW : Parmi ces nombreuses langues, de quelles langues parlez-vous ?

AA : Vous pouvez trouver des Somaliens qui parlent anglais, arabe, italien, swahili. Ils ne le parlaient pas avant l’effondrement de l’État somalien, mais, au fur et à mesure que les réfugiés passent au Kenya, beaucoup d’entre eux ont appris le swahili. En Somalie même, il y a longtemps, le système éducatif était dans ces trois langues : l’italien, l’anglais et l’arabe. Il est donc typique et assez fréquent de trouver un Somalien qui parle plusieurs langues.

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