Chris-Shott1er octobre, 2015

Le premier Octoberfest – le festival, pas la bière – a eu lieu en 1810 ; à cette occasion, la bière était presque certainement une Marzen. (Illustration gracieusement fournie par la Great Lakes Brewing Co.)

Il fut un temps où les brasseurs d’Europe du Nord, en particulier dans ce qui est devenu l’Allemagne, ne pouvaient pas brasser de bière décente au-delà du mois de mars environ. Pourquoi ? Parce que le réchauffement du climat rendait la plupart des cuves de fermentation des bains chauds accueillants pour les bactéries en suspension dans l’air qui n’avaient fait qu’attendre que les températures plus froides se dissipent.

Donc, les brasseurs de l’ère pré-réfrigération concoctaient leurs dernières bières de l’hiver en mars et les faisaient vieillir pendant le printemps et l’été. Ils les mettaient en bouteille en septembre ou en octobre, les mois de vieillissement fournissant invariablement des brassins plus ronds et plus doux.

Les bières fabriquées selon cette chronologie ont fini par être appelées Marzenbier ou simplement Marzen – comme dans l’allemand pour « mars ».

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La Marzen fait encore des apparitions régulières sur les menus des bières européennes et sur les robinets. Aux États-Unis, cependant, un terme apparemment irrésistible l’a supplanté depuis longtemps : Oktoberfest (alias Octoberfest). La première Octoberfest – le festival, pas la bière – a eu lieu en octobre 1810 pour célébrer le mariage du prince héritier de Bavière. La bière utilisée à cette occasion était presque certainement une Marzen. La bière et son mois s’étaient rencontrés, et ils sont restés enlacés depuis, surtout au cours des dernières décennies aux États-Unis

Attention, cependant : dans l’univers toujours expérimental des bières artisanales américaines, toutes les Oktoberfest ne sont pas des Marzen. Le style est né d’autres attributs que cette chronologie.

Pour commencer, les bières Marzen sont des lagers – les cousins généralement plus fins et plus croquants des ales plus épaisses et au goût plus lourd. D’autre part, ces lagers comprennent généralement du malt de Munich, du nom de la capitale bavaroise. Ce malt est de couleur ambrée et produit un goût particulièrement riche et sucré. Enfin, la Marzen devrait pointer vers l’extrémité inférieure du spectre de l’alcool – disons, moins de 6,5 pour cent d’alcool par volume, ce qui n’est pas un exploit facile dans la bière artisanale américaine moderne.

Donc, de nombreuses Oktoberfests fabriquées aux États-Unis ne sont pas des bières Marzen parce que ce sont des ales ou qu’elles n’utilisent pas de malts de Munich ou qu’elles sont trop fortes, ou une combinaison des trois. Ou ils choisissent simplement de ne pas s’identifier à un style de bière que de nombreux consommateurs américains pourraient ne pas reconnaître.

Les Américains ont le mois d’octobre – le mois et la fête annuelle de la bière qui se déroule encore chaque automne à Munich. La Marzen est une histoire différente. Voici six bières de ce type pour vous familiariser avec ce style séculaire.

Suggestions de service : Légèrement plus froide que la température ambiante et dans un grand stein. Pourquoi pas ?

Lager moins puissante fabriquée avec des malts de Munich, la Brooklyn Oktoberfest est un prototype de bière de style Marzen. (Photo courtoisie de la brasserie Brooklyn.)

Brooklyn Oktoberfest
Brooklyn Brewery, Brooklyn
Ce chiot coche toutes les cases Marzen : C’est une bière blonde, elle a un taux d’alcoolémie de 5,5 % et elle utilise des malts de Munich. La Brooklyn Oktoberfest tombe même au bon moment de l’année : d’août à octobre. Elle est douce et riche, et pas trop lourde – une très, très bonne interprétation du style.

Left Hand Oktoberfest
Left Hand Brewing Co, Longmont, Colorado
Une autre Oktoberfest qui fait bien le Marzen. Il a un arôme de pain grillé et une finition riche et chaude. Le seul point sur lequel nous hésiterions est la teneur en alcool : La Left Hand Oktoberfest titre 6,6 % d’alcool, ce qui est un peu fort pour une Marzen traditionnelle. La buvabilité compense largement.

Marzen-GreatLakes2
Un peu plus forte que la Marzen typique, l’Oktoberfest Great Lakes est néanmoins presque sessionable dans sa légèreté. (Photo courtoisie de Great Lakes Brewing Co.)

Great Lakes Oktoberfest
Great Lakes Brewing Co., Cleveland, Ohio
Du côté de la plus ancienne brasserie artisanale de l’Ohio, on trouve une itération sèche et filandreuse de Marzen. Celle-ci, aussi, est un peu forte – 6,5 pour cent – mais presque sessionable dans sa légèreté.

Westbrook Marzenbier
Westbrook Brewing Co., Mount Pleasant, Caroline du Sud
La Marzenbier de Westbrook est aussi directe que le style vient, avec une belle sensation en bouche granuleuse et une finale douce. Elle est également légère pour l’estomac, avec un taux d’alcoolémie de 6 %.

Marzen-Yuengling
Une Marzen sèche à l’os de la plus ancienne brasserie d’Amérique. (Photo courtoisie de D.G. Yuengling & Son, Inc.)

Yuengling Oktoberfest
D.G. Yuengling & Fils, Pottsville, Pennsylvanie
La plus ancienne brasserie d’Amérique (fondée à l’époque où Andrew Jackson était président) fabrique une Marzen bien sèche à travers son Oktoberfest. Ce brassin est aussi inoffensif que le style peut l’être pour les initiés. Nous aurions aimé goûter plus qu’une faible touche de caramel sodé en finale, mais elle fera l’affaire à la rigueur, surtout à un peu moins de 5,5 % d’alcool par volume.

Dogtoberfest Marzen
Flying Dog Brewery, Frederick, Maryland
Cette offre grillée était la plus intéressante du lot. Un peu plus épicée et donc plus chargée que les autres bières Marzen – cannelle ou sucre brun là-dedans quelque part ? – et aussi un peu plus épaisse en termes de texture. Et pourquoi pas ? La Marzen existe depuis des siècles. Laissons les brasseurs américains s’amuser avec.

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